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JO 2024 : « Les médailles n’ont jamais changé ma vie » : Emeric Clos, l’entraîneur atypique du fleuret masculin

Quand Emeric Clos « coache » l’équipe de France de fleuret masculin, comme ce sera le cas au Grand Palais dimanche 4 août, à l’occasion de la dernière épreuve d’escrime des Jeux de Paris, sa balle en mousse orange est mise à rude épreuve. Cet objet est devenu indispensable à l’entraîneur national et l’aide à mieux gérer le flux d’émotions et de stress généré par la compétition.
« Un an environ après mon arrivée à la tête des équipes de France [en 2016], je me suis rendu compte que mon comportement n’était pas bon, se souvient-il. Je m’énervais trop facilement, je pétais un câble dès qu’on prenait une touche. Il fallait que je contrôle mes émotions, car les athlètes sont des buvards. J’ai commencé à travailler avec un préparateur mental. »
Emeric Clos n’est pas un adepte de la langue de bois. Lundi 29 juillet, après l’élimination en quarts de finale d’Enzo Lefort à la touche décisive (15-14) face au Hongkongais Cheung Ka Long, il ne cachait pas sa frustration, son sentiment de n’avoir pas été entendu par le double champion du monde.
L’entraîneur national est un moine-soldat de l’escrime, à laquelle il consacre la majeure partie de sa vie. « Pour faire la sélection olympique, ça m’a pris une semaine chez moi, raconte-t-il. J’ai repris mes fiches, j’ai comparé. Je suis quelqu’un qui réfléchit beaucoup, qui se pose cinquante mille questions. »
L’ancien directeur du haut niveau de l’escrime français Patrice Menon avait-il décelé des prédispositions chez lui quand, il y a longtemps, à l’occasion d’une étape de Coupe du monde, il glissa à ce fleurettiste sans palmarès – qui n’avait encore jamais confié à personne sa volonté de devenir maître d’armes – qu’il ferait un bon entraîneur ? Des années plus tard, Emeric Clos n’a pas oublié.
« Je n’étais pas du tout destiné à devenir entraîneur, avertit le Provençal avant que la question lui soit posée. En fait, petit, je détestais l’escrime. Je n’y allais que pour être avec mes potes. A 17 ans, j’ai voulu arrêter, mais le maître d’armes du club, Jean-Marie Moillard, m’a demandé d’attendre un an. Plus tard, il m’a dit avoir vu en moi quelqu’un qui “sentait” l’escrime. Il m’a fait confiance, et je suis quelqu’un qui marche à la confiance. »
Etudiant, Emeric Clos se destine à une formation d’ingénieur en mécanique des fluides quand il est appelé à effectuer son service militaire, à la base de Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône). Ayant appris qu’il pratiquait l’escrime, ses supérieurs lui demandent d’assister le maître d’armes chargé des cours pour les élèves pilotes ainsi que pour les enfants du personnel de la base.
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